L’Hôtel Solvay, chef-d’oeuvre d’Horta, s’ouvre au public

L’Hôtel Solvay, chef-d’oeuvre d’Horta, s’ouvre au public

Dès ce samedi et deux fois par semaine, le public pourra découvrir cette merveille de l’Art nouveau à Bruxelles.

hotel solvay 1
Photo Pascal Smet

L’Hôtel Solvay, un joyau architectural, le chef-d’oeuvre de Victor Horta, situé au 224 avenue Louise à Bruxelles, sera dorénavant, et dès ce samedi, ouvert au public comme musée deux jours par semaine (jeudi et samedi, mais sur réservation sur le site -encore en construction jeudi matin, www.hotelsolvay.be). Jusqu’ici on ne pouvait le visiter qu’aux journées du patrimoine ou lors d’événements privés.

Cette ouverture au public est possible grâce à une collaboration entre la Région bruxelloise (Pascal Smet secrétaire d’Etat au Patrimoine) et la famille Wittamer, propriétaire de l’Hôtel Solvay.

Si l’Hôtel Solvay ne fut pas démoli en 1958 c’est en effet grâce alors à la famille Wittamer qui l’avait acheté comme show room pour sa collection haute-couture et l’a restauré et conservé avec amour. La famille Wittamer, par le biais d’Alexandre Wittamer, l’arrière-petit-fils des acheteurs, a été pour cela honorée mercredi d’un Zinneke de bronze pour son apport au patrimoine bruxellois.

L’Hôtel Solvay, créé au sommet de l’Art nouveau, est sans doute le plus beau des 23 bâtiments restant de Horta à Bruxelles, depuis la maison Matyn à Saint-Gilles, le Pavillon des passions humaines et la maison Autrique, tous marqués encore par sa formation classique d’Horta auprès de Balat, jusqu’aux travaux, quasi modernistes du Palais des Beaux-arts et de la gare centrale, en passant par ces sommets de l’Art nouveau (hôtels Tassel, Max Haller, Frison, Wissinger, Solvay, Van Eetvelde).

La construction de la maison fut confiée à Victor Horta par Armand Solvay, fils d’Ernest Solvay. Le permis fut délivré en 1895 le gros œuvre fut terminé en 1898 et les aménagements intérieurs et l’ameublement se poursuivirent jusqu’en 1903.

Hôtel Solvay 2
Photo Pascal Smet

23 sortes de marbre

À l’intérieur, un premier escalier à double volée, muni d’une balustrade tourbillonnante en métal doré, conduit du rez-de-chaussée au bel-étage où se trouvent les espaces de réception (salons en façade avant et salle à manger à l’arrière, salle de billard). Ces espaces sont séparés les uns des autres par des cloisons vitrées qui peuvent s’ouvrir pour créer un énorme espace continu sur quasiment toute la surface de la maison.

Cet escalier d’apparat est surmonté d’une impressionnante verrière en verre coloré dont la courbure assure également une répartition optimale de l’air chaud dispensé par les bouches de chauffage situées au pied de l’escalier.

Vu la présence de cette verrière, un second escalier, décalé, permet d’atteindre les étages supérieurs, où se trouvent les chambres et salles d’eau, et un jardin d’hiver. Une grande porte donne accès aux écuries qui se trouvent derrière le bâtiment, dans le jardin.

hotel solvay 3
Photo Pascal Smet

Le rez-de-chaussée comporte également les cuisines et le fumoir. L’entrée est pavée de marbre et est éclairée par des colonnettes surmontées de lampes avec des abat-jour en forme de corolle.

La maison compte 23 sortes de marbre, pour la plupart venus d’Italie ou d’Afrique du Nord, et 17 essences de bois, pour la plupart congolaises. La palette des couleurs de l’Hotel -vert, orange, jaune, or- renvoie à La lecture dans le parc (1902), un grand tableau néo-impressionniste de Théo Van Rysselberghe qui orne le haut de l’escalier. Le traitement de la couleur se différencie suivant les lieux, jouant tour à tour d’aplats, de transparence, de camaïeu, de dégradés.

Dans cette conception de l’art total et de l’intégration des arts décoratifs, Horta créa son mobilier et les détails de ses maisons. Le mobilier, l’ornementation, les lampes, les boiseries, les marbres et les ferronneries ont été dessinés par Horta. Celui-ci avait mis au point une véritable climatisation naturelle, basée sur la combinaison inséparable de l’aération et du chauffage. La maison est aérée en permanence par un système de tirage d’air modulable. Dès le départ tout le bâtiment bénéficiait d’un éclairage électrique.

L’hôtel, abîmé par le temps et la guerre, fut donc racheté en 1958 par Louis Wittamer qui lui redonna son lustre d’antan. Françoise Aubry, spécialiste d’Horta disait : « Horta voulait la beauté pour tous, partout, faire de la vie quotidienne une expérience esthétique, donner dans les maisons de la vie et de la lumière, en faire plus qu’un simple abri confortable. Vivre dans une architecture aussi belle est un cadeau ». Horta avait bien retenu la leçon des Anglais d’Arts & Crafts. William Morris disait qu’il fallait qu’il n’y ait dans une maison « rien qui ne soit beau ».

Source: article de Guy Duplat publié dans La Libre du 21.01.2021

Luc

No Comment

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Introduction

Créé initialement à l’intention des hôtes du Gîte Catalpa, ce blog est une sélection subjective et indépendante de lieux et d’événements à découvrir lors de votre séjour.

Par-delà le clivage politique des Régions qui ignorent superbement les atouts de leurs proches voisines, vous trouverez ici une palette d’activités, d’endroits connus ou méconnus et de coups de coeur faisant fi des frontières. Proches les uns des autres et facilement accessibles, qu’ils soient de la Région bruxelloise, du Brabant Flamand ou du Brabant Wallon, tous appartiennent au Grand Bruxelles.

Catégories

Hébergement

Idéalement situé aux portes de Bruxelles, le Gîte Catalpa est le point de chute rêvé pour visiter la ville et ses alentours, pour se reposer ou pour travailler.

Proche de la cité mais loin du bruit, au coeur de la nature mais à côté des commerces et restaurants. Parfait pour héberger de 1 à 4 personnes. Le gîte est officiellement classé 5 étoiles.

RESERVER MAINTENANT

Articles récents